Des Etoiles D'Argent Du Montin

Des Etoiles D'Argent Du Montin Braque de Weimar

Braque de Weimar

L'anxiété de l'hôte

L'anxiété de l'hôte

S'il est une constante que l'on rencontre dans le monde de la chasse, c'est bien l'anxiété de la personne qui vous invite à une partie de chasse.

L'invité a beau dire à la personne qui  invite qu'il lui est reconnaissant  de vivre ce moment de partage avec elle , cette dernière ne peut s'empêcher de  tenir un langage bienveillant teinté d'inquiétude avec la sempiternelle phrase: "J'espère que l'on verra des oiseaux".

Je dois reconnaître que je serais malhonnête si je ne me rangeais pas, moi aussi dans cette catégorie quand j'invite des amis et c'est la raison pour laquelle, ce petit "billet" sera rédigé à la première personne car bon nombre de ses lecteurs se reconnaîtront sans doute.

En effet, lorsque nous invitons, il y a une pression supplémentaire qui d'ailleurs ne devrait aucunement exister puisque, par définition, nous sommes heureux d'avoir un invité qui partage les mêmes valeurs de la chasse que nous. Tout semble être parfait mais "non". La question de la présence de gibier surtout quand il est naturel vient "polluer" notre bien être et notre sens commun. Nous voulons que le gibier soit présent comme si c'était un dû ce jour là, comme si son absence allait gâcher le plaisir de la sortie. Alors que d'un point de vue pragmatique, si toutefois on peut l'être dans ce qui va suivre, lorsque l'on a un invité, on va explorer avec lui  des secteurs prétendus sûrs quant à la présence d'oiseaux., "des places" afin de tenter, par l'entremise de nos compagnons à quatre pattes, de le mettre en présence.; Nous ne concevons pas que ce jour là, précisément, les "belles" ne soient pas au rendez-vous, notre cerveau est parasité par un sentiment que nous n'avons pas quand nous chassons seuls.

Et quand la journée se termine par une absence de gibier sur le terrain, c'est ce que nous évoquons en premier le soir en rentrant: "Dommage que nous n'ayons pas vu d'oiseau" Nous adoptons toujours l'attitude du verre à moitié vide alors que notre invité, lui  adopte celle du verre à moitié plein.

En effet, il est ravi de sa journée, et pas seulement par convenance  mais parce que c'est vrai et cela nous le savons car nous le connaissons très bien et que s'il feignait ce qu'il dit, nous le remarquerions..

Ce paradigme de l'"anxiété" de l'hôte peut même être accentué lorsque le lendemain ou quelques jours plus tard nous allons passer seul au même endroit et lever un ou des oiseaux. On aura même une once de culpabilité qui devra être confessée par l'invité lors du coup de fil que l'on n'aura pas manqué de passer.

Il en va ainsi du comportement chaotique du cerveau du chasseur qui peut être lucide  en certaines occasions et en proie à des questions qui n'ont pas lieu d'être en certaines autres.